Pour la première fois au Championnat mondial féminin de l’IIHF, trois sœurs se trouvent au sein de la même équipe nationale. Les attaquantes Monika Waidacher, Nina Waidacher et Isabel Waidacher sont ravies de parler de cette expérience unique.

« Nous avons toujours souhaité de jouer ensemble pour cette équipe un jour », déclare Monika, âgée de 25 ans. « Nous partageons toutes ce rêve et nous redoublons d'efforts chaque saison pour cette raison. Donc, c'est extraordinaire que ça se produise enfin cette année. C'est plaisant d'être ici avec mes sœurs, surtout étant donné que nous sommes aussi de meilleures amies. »

Les trois avants sont déjà des coéquipières avec l'équipe féminine des ZSC Lions de Zurich. Monika et Nina ont aussi joué au hockey ensemble au niveau NCAA au College of St. Scholastica, un collège privé à Duluth, au Minnesota. Par ailleurs, elles n'en sont pas à leur première présence au Mondial féminin : Monika a participé cinq fois, Nina, trois fois, et Isabel, deux fois. Et être ensemble à Kamloops constitue la cerise sur le gâteau.

« Il s'agit d'une très belle réussite pour nous trois », s'exclame Nina, âgée de 23 ans. « C'est incroyable de partager cette expérience avec mes sœurs. Nous nous entendons toutes vraiment bien, et nous nous amusons beaucoup avec les autres joueuses ici au Canada. »

Isabel, qui a 21 ans, résume le style de jeu de chacune des sœurs : « Nina est une marqueuse naturelle, Monika travaille fort dans les coins, et moi, je distribue la rondelle. »

Les sœurs aiment observer d'autres joueuses élites et apprendre de leurs styles. Par exemple, Monika admire le maniement du bâton de Patrick Kane et le lancer d'Alexander Oveshkin. Nina aime le défenseur étoile suisse Roman Josi, et admire Hilary Knight pour sa capacité à gagner sa vie grâce au hockey féminin.

Nina est la seule des trois à avoir été retenue au sein de l'équipe olympique de 2014 qui a remporté le bronze dans une victoire de 4-3 contre la Suède. Il s'agissait de la première médaille olympique de la Suisse au hockey, toutes équipes confondues, depuis les médailles de bronze de l'équipe masculine à Saint-Moritz en 1928 et en 1948. Évidemment, Monika et Isabel auraient aimé faire partie elles aussi de la formation de l'entraîneur Rene Kammerer à Sotchi, mais leur amour pour leur sœur reste plus fort que la jalousie.

« Pour Isabel et moi, c'était difficile, mais nous étions tellement fières de Nina et si contentes pour elle », raconte Monika. « Nous lui parlions souvent et nous la regardions jouer. Elle méritait pleinement d’y être. »

Puis, la fête en famille qui a suivi a rendu le tout encore plus agréable.

« Je suis allé dans ma ville d’origine, Arosa, et une petite célébration a été organisée à l'aréna », se souvient Nina. « Mon père a prononcé un petit discours et m'a donné un cadeau qui me rappellera toujours les merveilleux moments passés à Sotchi. Ensuite, nous sommes sortis au restaurant en famille. »

Les sœurs Waidacher n'ont pas développé leur talent au hockey de manière isolée. Leur père, Ludwig, est un ancien joueur de l'équipe EHC d'Arosa, neuf fois championne de la Suisse, et il en est maintenant le président. Les sœurs servent aussi d'inspirations à leurs frères cadets, Thomas, un centre âgé de 19 ans, et Markus, un défenseur âgé de 17 ans, qui ont tous deux joué, entre autres, pour les équipes juniors d'Arosa. Avec leurs cinq frères, les trois sœurs forment une grande famille.

« Notre père a joué un rôle important dans notre succès », soutient Nina. « Il nous a conduites partout en Suisse quand nous étions jeunes, peu importe l'heure des entraînements ou des matchs. Il nous a également aidées à nous améliorer à tous les niveaux, en plus de toujours croire en nous. Ce n'était pas facile pour lui avec tant d'enfants qui jouaient tous au hockey. »

Étant donné leur enfance si intimement liée au sport, il n'est pas étonnant d'apprendre les raisons pour lesquelles Isabel dépeint leur ville d’origine dans l'est de la Suisse comme un endroit magique : « Arosa est un paradis hivernal. On y trouve une superbe station de ski ainsi que de très beaux endroits où faire des randonnées, patiner ou faire du ski de fond. »

Curieusement, cette description pourrait aussi convenir à Kamloops. Cette ville au cœur de la Colombie-Britannique est bien connue pour Sun Peaks, la deuxième plus grande station de ski du Canada et résidence hivernale de Nancy Greene, la championne olympique en ski de 1968 votée l'athlète féminine du XXe siècle au Canada.

Toutefois, la météo pendant le tournoi a plutôt eu des allures estivales, et les sœurs sont impressionnées par tout ce que la région offre.

« Il s'agit d'une belle ville, et les gens sont vraiment accueillants », souligne Monika. Nous ne sommes pas habituées d'avoir si froid et si chaud en même temps! Nous adorons ça. »

Force est d'admettre, cependant, que la performance de la Suisse dans ce tournoi est en deçà des attentes. Cela dit, même si affronter le Japon en série 2 de 3 en ronde de relégation ne faisait pas partie des plans initiaux, les sœurs sont déterminées à tirer le meilleur de cette situation.

« Nous devons rester unies en tant qu'équipe et croire en nous », affirme Nina. « Chaque joueuse doit accepter le rôle qui lui est confié par l'entraîneur et faire tout ce qu'elle peut pour aider l'équipe. Nous sommes toutes habiles et rapides, mais nous devons porter attention aux détails et poser les gestes qui nous permettront de gagner des matchs. »

Avec un peu de chance, ce n'est pas la dernière fois que nous verrons cette fabuleuse famille jouer ensemble au Mondial féminin.