Fédération internationale de hockey sur glace

Le beau parcours de Tamer

Le beau parcours de Tamer

De bagarreur à entraîneur

Publié 31.03.2016 12:58 GMT-7 | Auteur Lucas Aykroyd
Le beau parcours de Tamer
KAMLOOPS, C.-B. - 29 MARS : Chris Tamer (à droite) parle avec l’entraîneur-chef des États-Unis, Ken Klee, avant un match contre la Finlande. (Photo : André Ringuette/HHOF-IIHF Images)
Ceux qui ont suivi la carrière de Chris Tamer dans la LNH pourraient être surpris qu’il soit un entraîneur adjoint de l’équipe nationale féminine des É.-U.

Tamer, âgé de 45 ans, s’est battu avec plusieurs des durs à cuire les plus connus de la LNH, de Bob Probert à Gino Odjick, au cours d’une carrière de 644 matchs s’échelonnant sur 11 ans, passant 1 183 minutes au cachot. Si on lui avait dit qu’en 2016, il serait derrière le banc au Championnat mondial féminin de l’IIHF où il n’y a aucune bataille ou mise en échec, qu’aurait-il répondu?

« Je ne pense pas que j’aurais été surpris », lance Tamer avec un sourire dans une entrevue lors d’une journée de congé. « Ça m’aurait assurément fait écarquiller les yeux, mais je ne serais pas surpris. J’ai toujours aimé l’entraînement et l’enseignement. J’adore le sport du hockey et apprendre de ce sport. »

L’homme natif de Dearborn, Michigan, était un défenseur défensif qui n’avait pas froid aux yeux des Penguins de Pittsburgh (1994-1999), qui en ont fait la 68e sélection au total du repêchage de 1990. Il a par la suite fait profiter les Rangers de New York (1998-1999) et les Thrashers d’Atlanta (1999-2004) de son éthique du travail et de son professionnalisme.

Il a expliqué comment il en est venu à travailler pour l’équipe nationale féminine. « J’ai été invité en août dernier et je suis allé au camp pour aider les entraîneurs. C’était en quelque sorte un camp d’évaluation. J’apprenais comment les choses se déroulaient. J’ai appris que les joueuses étaient très bonnes et compétitives. Il y a un grand groupe de joueuses de haut niveau. J’ai vraiment adoré mon expérience avec elles, le personnel des entraîneurs et toute l’organisation. J’ai eu la chance d’être invité à nouveau. »

Le travail de Tamer est de diriger les défenseures et il aime travailler avec des joueuses comme Monique Lamoureux, Lee Stecklein et Kacey Bellamy. Il se remémore également de vieux souvenirs avec l’entraîneur-chef Ken Klee, lui aussi un ancien joueur de la LNH. À l’époque, ils patinaient ensemble l’été à Ann Arbor et ils ont participé à quelques camps de l’équipe nationale américaine ensemble. (Tamer a représenté son pays à deux Championnats mondiaux de l’IIHF, terminant sixième en Norvège en 1999 et septième en Suède en 2002.)

Même si Tamer est le propriétaire et instructeur en chef de Crossfit Brighton à la maison, ici, il laisse les recommandations quant au conditionnement physique aux bons soins de la préparatrice physique Sarah Cahill et de ses collègues.

Pour ce produit de l’Université du Michigan, qui avait déjà de l’expérience à diriger des jeunes au hockey, la transition du hockey masculin au hockey féminin s’est faite facilement. Y a-t-il des différences lorsqu’on a affaire à des joueuses?

« Elles ont tendance à être plus attentives aux détails. Elles font ce que tu leur dis de faire. Elles vont essayer, peu importe ce qui est demandé et elles vont faire plus que le nécessaire. Elles écoutent beaucoup. Sinon, ce sont des joueuses de hockey. Elles veulent jouer. Elles veulent compétitionner. Elles veulent gagner. »

Naturellement, les joueuses des États-Unis posent des questions à propos des jours de Tamer dans la LNH.

« Au début, elles me posaient des questions sur le fait que je me battais », se souvient-il. « J’ai dit que je l’ai fait lorsque nécessaire. Ça ne me dérangeait pas nécessairement quand j’étais plus jeune. Ces conversations ont été courtes. Aujourd’hui, elles me posent des questions sur des petits détails du jeu. Le positionnement du bâton, l’orientation, la communication, voir le jeu. Lorsque vous êtes un athlète olympique ou professionnel, les petits détails font la différence. »

Parlant de se retrouver au bon endroit au bon moment, Tamer a joué avec certains des plus grands joueurs de l’histoire du hockey. Il garde de précieux souvenirs de jouer avec Mario Lemieux à Pittsburgh.

« Une passe en particulier ressort du lot », note Tamer. « J’ai fait une mauvaise passe dans les patins de Mario. Il l’a ramenée vers l’avant avec son patin et a effectué une passe phénoménale du revers. C’était assez banal, mais après je me suis dit que je ne pouvais croire qu’il avait réussi à faire ce jeu. Peu de joueurs dans le monde peuvent réaliser un tel jeu et le faire aussi rapidement et facilement que lui. Une autre chose à propos de Mario, c’est lorsque les matchs devenaient plus importants en séries éliminatoires, il élevait son jeu d’un cran. C’était phénoménal à voir. »

Jaromir Jagr a également laissé une superbe impression sur Tamer lors de ses années glorieuses au cours desquelles il a remporté le trophée Art Ross, avec sa grande chevelure.

« Jags était un jeune qui adorait le hockey. Il adorait s’amuser. Il était toujours là, à lâcher des blagues et à parler. Il était le dernier à sortir de la patinoire. Je ne suis pas surpris qu’il joue encore à cet âge en raison de son éthique du travail. Je pense qu’il travaille intelligemment et fort. »

Tamer a eu le privilège d’être un membre des Rangers de New York le 18 avril 1999, lorsque Wayne Gretzky a joué son dernier match avant de prendre sa retraite. Les préparatifs émotionnels entourant cette soirée au Madison Square Garden étaient peu banals.

« Nous en avons entendu parler, nous avons lu des trucs sur le sujet. C’était partout dans les nouvelles. Des caméras étaient dans le vestiaire et le suivaient. C’était très émotionnel. Ce fut incroyable de voir la réaction du Canada. Nous étions à Ottawa lorsque la nouvelle est sortie à propos de sa retraite. Il a eu droit à une ovation debout. Ça démontrait à quel point il était grand. C’était impressionnant pour les joueurs de l’équipe, surtout les plus jeunes, qu’il était juste un gars normal. Il était le gars le plus populaire du Canada. »

Ici, à Kamloops, l’attention de Tamer est portée sur le fait d’aider l’équipe américaine à gagner une troisième médaille d’or de suite au Mondial féminin. Quelle sera la clé du succès?

Une bonne préparation et une attention aux détails. Si nos joueuses jouent en équipe, ce qu’elles ont fait jusqu’ici, elles ont une bonne chance.

Le Championnat mondial féminin 2017 de l’IIHF se déroulera à l’aréna USA Hockey de Plymouth, Michigan, en plein dans la cour arrière de Tamer. Si tout va bien, il sera peut-être de retour au sein du personnel des entraîneurs et il pourrait ajouter un chapitre à son histoire dans le hockey qui est déjà fascinante.

 

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