Fédération internationale de hockey sur glace

En attendant la surprise

En attendant la surprise

Les puissances nord-américaines en contrôle

Publié 03.04.2016 12:26 GMT-7 | Auteur Lucas Aykroyd
La grande surprise au hockey féminin est survenue il y a 10 ans, quand la Finlande a battu les É.-U. 3-2 en demi-finale aux Olympiques de 2006 à Turin.

Les amateurs de ce sport se demandent souvent quand un tel revirement se reproduira.

Bien que la rivalité traditionnelle entre les États-Unis et le Canada soit indubitablement une grande rivalité, au bout du compte d’autres équipes devront s’affronter pour l’or afin de maximiser l’intérêt des partisans et le développement du hockey féminin à l’échelle mondiale.

Au Championnat mondial féminin de l’IIHF, les adversaires nord-américaines se sont affrontées lors des 16 finales depuis 1990. Et même aux Olympiques de 2006, les surprenantes Suédoises n’ont pas été à la hauteur du Canada lors du match pour la médaille d’or, s’inclinant par la marque de 5-1.

Inversement, au hockey olympique masculin, six finalistes différents ont pris part à la finale depuis que la LNH a commencé à envoyer ses joueurs au tournoi en 1998. La République tchèque a battu la Russie en 1998, le Canada a battu les États-Unis en 2002 et 2010, la Suède a battu la Finlande en 2006, et le Canada a battu la Suède en 2014.

Bien que la parité ne soit pas complète au hockey masculin, il est toujours possible pour une des équipes susmentionnées – ainsi que pour la Slovaquie et la Suisse – de se qualifier pour le match pour l’or.

Cela dit, il ne faut pas oublier que l’histoire du hockey féminin n’est qu’à ses débuts. Les Olympiques de 2018 à Pyeongchang en Corée du Sud seront seulement les sixièmes pour les femmes.  

Lors du sixième tournoi olympique masculin à St-Moritz en Suisse en 1948, le Canada a écrasé ses adversaires 69-5 sur son parcours vers l’or. Et à une époque où la LNH était presque exclusivement formée de Canadiens, la mère patrie du hockey a envoyé les Flyers de l’Aviation royale canadienne – une équipe senior amateur – aux Jeux d’hiver. D’autres pays comme la Tchécoslovaquie, deuxième, et la Suisse, troisième, ont envoyé les meilleurs joueurs à leur disposition.

Ces choses prennent donc du temps.

Pouvons-nous nous attendre à voir un autre revirement au Championnat mondial féminin 2016 de l’IIHF? La réponse est « Probablement pas ».  

Lors de la première demi-finale dimanche, les Américaines, championnes en titre, affronteront les Russes pour une deuxième année de suite. Les États-Unis ont remporté les trois derniers affrontements au Mondial féminin par un total de 30-3 (9-2, 13-1, 8-0). Une victoire russe serait fort probablement encore plus stupéfiante que le Miracle sur glace de 1980 aux Olympiques de Lake Placid où les collégiens de Herb Brooks avaient défait la puissante Union soviétique 4-3.

Pour les Russes, l’objectif sera de garder le match serré avant que des joueuses comme Hilary Knight, Brianna Decker et Monique Lamoureux ne commencent à marquer. La puissance et la vitesse des Américaines sont trop grandes pour que l’on puisse les contenir indéfiniment.

La deuxième demi-finale au Sandman Centre opposera le pays hôte, le Canada, à la Finlande. Les Finlandaises ont plus de médailles de bronze à leur actif que toute autre nation et elles ont une mince chance de créer la surprise – insistance sur le mot « mince ». Elles ont perdu leurs 19 matchs contre le Canada dans l’histoire du Mondial féminin, incluant une défaite de 6-1 en ronde préliminaire à Kamloops.

Les Finlandaises pourraient représenter un réel défi pour le Canada si la gardienne Meeri Raisanen fait des miracles, si elles frustrent les Canadiennes en créant un embouteillage en zone neutre, et si la capitaine Jenni Hiirikoski et les étoiles Michelle Karvinen, Riikka Valila et Tanja Niskanen rehaussent leur jeu en avantage numérique.  

L’entraîneur finlandais Pasi Mustonen a semblé optimiste en parlant de ce match, rêvant « d’une belle soirée » où son équipe, n’ayant rien à perdre, inflige une « catastrophe  » au Canada.  

Mais vaincre les quadruples médaillées d’or olympiques est un défi de taille. Les habiletés et l’expérience de la capitaine Marie-Philip Poulin, de Rebecca Johnston et de Jennifer Wakefield – pour n’en nommer que quelques-unes – devraient être insurmontables au bout du compte.

La légendaire joueuse américaine Cammi Granato a résumé les défis auxquels sont confrontés les pays de deuxième rang ainsi : « Chaque fois qu’une équipe s’approche, je crois que le Canada et les États-Unis s’améliorent. C’est une question de financement et d’appui. »

Lorsque d’autres pièces de ce casse-tête seront en place pour la Finlande, la Russie, la Suède, la Suisse, et d’autres pays, nous commencerons à assister à plus de revirements à ce tournoi.

 

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