Fédération internationale de hockey sur glace

Duel de l’Amérique du Nord

Duel de l’Amérique du Nord

Qui remportera l’affrontement pour l’or?

Publié 04.04.2016 15:39 GMT-7 | Auteur Lucas Aykroyd
C’est la 17e fois de suite que le Canada et les États-Unis jouent pour l’or au Championnat mondial féminin de l’IIHF. Selon vous, qui gagnera cette fois?

Voici une phrase simple qui résume bien la situation: les Américaines devraient gagner, mais les Canadiennes pourraient certainement le faire.

Récemment, la balance du pouvoir au hockey féminin a penché du côté des États-Unis. Les championnes en titre ont remporté six des huit derniers championnats mondiaux féminins et elles visent leur troisième titre consécutif.

Mais le Canada a démontré qu’il était capable d’être à la hauteur lors des Olympiques, remportant l’or aux quatre tournois olympiques du 21e siècle. Les Canadiennes ont anéanti l’esprit des Américaines lors de la finale de 2010 (2-0) et elles leur ont brisé le cœur avec une remontée et une victoire en prolongation lors de la finale de 2014 (3-2). Le pays hôte est en quête d’une première médaille d’or au Mondial féminin depuis 2012.  

Tout ceci se traduit par l’une des plus grandes rivalités dans le monde du sport.

« Nous sommes impatientes de jouer dans le match pour la médaille d’or », affirme l’avant des États-Unis, Kelli Stack. « C’est pour ça que nous travaillons si fort pendant toute l’année. Nous sommes très bien préparées et fin prêtes. Ce sera très amusant. »

Comme équipe, la formation américaine est peut-être plus rapide et plus habile collectivement pour exécuter des jeux exigeant beaucoup d’habileté. Mais les Canadiennes ne sont pas loin derrière au chapitre des habiletés, elles sont sans doute plus fortes mentalement, et elles pourront profiter de l’appui de la foule locale au Sandman Centre.

« Tout le monde semble toujours trouver un petit peu d’énergie supplémentaire quand il faut jouer de son mieux », déclare l’entraîneure canadienne Laura Schuler.

La finale de l’an dernier à Malmö en Suède fut un cauchemar défensif, mais un rêve devenu réalité pour les amateurs qui aiment voir un pointage élevé. Les deux formations ont remplacé leur gardienne de but partante. Les Américaines ont pris les devants 5-2, ont permis aux Canadiennes de niveler la marque alors qu’il restait deux minutes à jouer au deuxième tiers, avant de creuser l’écart en marquant deux buts à moins de 10 minutes de la fin, incluant le but gagnant de Brianna Decker.  

Le match de lundi soir sera-t-il semblable?

« Nous voulons gagner, que ce soit 10-9, 7-5, 2-1, ou 1-0 », affirme la capitaine des États-Unis, Meghan Duggan. « Ça n’a pas d’importance. Nous allons nous battre pendant les 60 minutes et nous voulons disputer un bon match. »  

Les États-Unis sont connus pour leur puissance offensive et leurs 22 buts en quatre matchs à Kamloops leur confèrent le premier rang à ce chapitre. Bien que la meilleure pointeuse du tournoi Hilary Knight (7-2-9), Decker, et les sœurs Lamoureux se soient illustrées, ce sont toutes les membres de l’équipe qui ont contribué au pointage.

« Notre bassin de talent est très profond », affirme l’entraîneur américain Ken Klee. « Nous avons évidemment une bonne équipe. Nous ne voulons pas être reconnus pour une seule chose et avoir un seul trio qui marque alors que les autres font autre chose. »

Cependant, les Canadiennes les suivent de près avec 20 buts. Voir Natalie Spooner et Meghan Agosta retrouver leur touche offensive lors de la victoire âprement disputée de 5-3 sur la Finlande est un signe encourageant pour Schuler.

Et alors que les Américaines dominent typiquement leurs adversaires grâce à leur jeu en avantage numérique, elles ne sont pas aussi performantes qu’à Malmö (44,8 %). Cette année, elles occupent le deuxième rang à cet égard avec une fiche de 30 %, derrière le Canada dont la fiche est de 35,3 %.

Une lutte entre les unités spéciales pourrait favoriser l’équipe de Klee, mais ce n’est pas une certitude.

Ce qui place les Américaines dans une classe à part, c’est leur défensive comme en témoignent les deux buts accordés en quatre matchs. Les Canadiennes en ont accordé huit.  

C’est toujours difficile d’estimer la qualité réelle des gardiennes de but de ces équipes puisqu’elles ne sont jamais vraiment mises à l’épreuve lorsqu’elles affrontent des adversaires non nord-américaines. Les États-Unis ont dominé le Canada 37-23 au chapitre des tirs au but lors de leur victoire de 3-1 dans le premier match ici à Kamloops, et la gardienne de but partante pour le Canada, Emerance Maschmeyer et son homologue américaine Alex Rigsby ont toutes les deux bien parues dans les circonstances.  

Ce sera fascinant de voir l’état physique et mental des deux formations lorsqu’elles s’avanceront sur la glace.

Physiquement, les Américaines seront plus reposées après leur victoire écrasante de 9-0 sur la Russie lors de la première demi-finale. C’était leur deuxième victoire à sens unique contre ce pays. Mentalement, cela signifie qu’elles devront se méfier d’être trop confiantes.

Les Canadiennes pourraient avoir les jambes un peu lourdes après avoir pris part à la deuxième demi-finale, mais elles sont déjà prêtes au combat. Elles sont déterminées à compliquer la tâche des Américaines.

« La Finlande a si bien joué contre nous », a dit Schuler. « Elle ne nous a pas donné grand-chose et nous avons dû jouer de notre mieux pour obtenir cette victoire. »

Klee croit que les Américaines peuvent triompher si elles font trois choses : « Nous devons bien gérer la rondelle. Notre jeu de puissance doit fonctionner. Nous devons bien jouer partout sur la glace. »    

Mais, si la capitaine canadienne Marie-Philip Poulin joue comme une version féminine hybride de Jonathan Toews et Sidney Crosby, comme elle l’a fait lors des deux derniers matchs pour l’or olympique, et si le trio de Rebecca Johnston (2-5-7), Jennifer Wakefield (3-3-6) et Brianne Jenner (1-4-5) continue de bien faire, les choses pourraient tourner au vinaigre pour les Américaines.

Du moins, c’est ce que va espérer la foule procanadienne qui assistera au match ce soir dès 19 h 30, heure locale.

« Chaque fois que vous jouez au Canada, les partisans sont toujours bruyants et un peu fous », dit Stack. « Ce sera une ambiance vraiment amusante. »  

Voilà la seule prédiction valable pour cette finale. Ce sera amusant.

 

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